Exposer en bibliothèque, des vitrines au site web

Exposer des livres et des documents dans une bibliothèque, a fortiori lorsqu’il s’agit de mettre en valeur des collections patrimoniales, relève de l’évidence. Il s’agit d’ailleurs d’une des modalités d’action culturelle la plus ancienne et pratiquée. Mais la diversité des collections et des publics visés par les bibliothèques publiques et les bibliothèques universitaires rend difficile la formalisation d’une méthode de gestion de projet qui soit commune à toutes les situations.

1. Typologie des expositions en bibliothèque

En premier lieu, il faut déterminer quel type d’exposition est envisagé. Le mémoire du diplôme de conservateur de Gadala Clarisse, sous la direction d’Agnès Marcetteau, directrice de la bibliothèque municipale et du musée Jules Verne de Nantes, « Pourquoi exposer: les enjeux de l’exposition en bibliothèque »  propose une typologie qui permet de clarifier les objectifs. Dans le cadre d’un entretien avec Bertrand Calenge, elle distingue les expositions « événement » et « de service » :

  • les premières se rapprochent du modèle muséal, font la part belle aux collections patrimoniales et sont consacrées à un des thèmes suivants : la valorisation des formes de l’écrit, la mise en scène de l’œuvre d’un écrivain ou d’un artiste, l’accrochage de photographies ou d’estampes, la production d’un discours illustré par les collections;
  • les secondes sont des événements de proximité, liées à l’actualité d’une ville par exemple et mettant en valeur un fonds ou de nouvelles acquisitions. On trouve dans cette catégorie la mise à disposition par la bibliothèque d’une galerie pour l’accrochage de textes ou d’images réalisés par des associations mais aussi la production d’exposition pédagogique sur un sujet particulier (le chocolat, la Grande guerre, etc.).

Aussi, les problématiques évoquées dans ce qui suit concernent les expositions « évènement » de type discours.

2. Exposer en bibliothèque patrimoniale

En effet, j’ai eu l’occasion de conduire sur plusieurs années à la bibliothèque Sainte Geneviève un projet d’exposition sur le thème « transmettre la musique par l’image et l’écrit », avec une double fonction, celle de chef de projet et celle de co-commissaire de l’exposition avec Achille (Cécile) Davy-Rigaux, musicologue à l’institut de musicologie Iremus (Sorbonne Université).

J’ai tiré de cette expérience une méthode présentée dans la section Méthodoc de ce site « Conduire un projet d’exposition en bibliothèque patrimoniale« . Aussi je souhaite aborder ici trois aspects particuliers : la mise en ouvre du projet, l’importance des problématiques de conservation des documents anciens, le lien entre exposition physique et virtuelle.

2.1 Retour d’expérience sur le montage d’une exposition

Le montage d’une exposition de type « événement » est complexe car il nécessite souvent la mise en œuvre de partenariats avec des institutions externes à la bibliothèque, des demandes de prêts de documents, des collaborations multiples avec des professionnels (scénographe, curateur, expert, etc.). Aussi je m’appuierai sur le retour d’expérience de notre exposition sur la musique ancienne Notes de papier(s).

Il convient de bien distinguer les tâches qui relèvent de la curation de contenu de celles liées à la production, car elles concernent deux fonctions complémentaires, commissaire d’exposition et chef de projet d’exposition, comme le définit le répertoire des métiers du ministère de la Culture.

2. 1. 1 Pour le chargé de production ou chef de projet :

  • il faut tout d’abord définir les objectifs, les moyens et la durée du projet à travers une fiche signalétique, un retroplanning et un avant-projet sommaire.
  • Il faut ensuite réunir une équipe qui comprend des personnels de la bibliothèque mais aussi des intervenants extérieurs.
  • Il s’agit ensuite d’explorer les collections de manière large sur une thématique afin de fournir au curateur(s) des listes de documents pertinents. A la bibliothèque Sainte-Geneviève, nous avons procédé de 2 façons :
    • Pour les fonds spécialisés de la Réserve et de la Bibliothèque Nordique, nous avons travaillé avec des musicologues à partir d’inventaires de documents précieux et rares.
    • Pour le Fonds général qui comprend 1,5 millions de documents, nous avons constitué un groupe de travail interne qui a balayé les ressources à partir d’un ancien catalogue papier du 19e siècle, du catalogue sur fiches papier et des codes de rétroversion.
  • Le chef de projet doit veiller à la rédaction des documents de suivi du projet :
    • une listes des œuvres décrivant les documents, leurs dimensions, leurs états, leurs places dans le programme d’exposition;
    • un budget prévisionnel;
    • un Avant-projet définitif (APD) qui décrit le programme de l’exposition, rédigé sous l’autorité du commissaire;
    • un Dossier de consultation des entreprises (DCE) utilisé lors des appels d’offres et autres procédures de consultation pour la création de la scénographie par exemple;
    • un cahier des charges pour la création du site web de l’exposition.

2.1.2 Pour le commissaire d’exposition :

  • il faut tout d’abord élaborer une problématique sur un thème. Or à la bibliothèque Sainte-Geneviève, les thématiques des actions de valorisation sont fixées annuellement : 2020 fut consacrée à la musique, 2021 au thème de l’ésotérisme. L’exposition s’insère alors dans un écosystème avec lequel elle interagit : le repérage de certains documents s’est fait lors de la phase de numérisation de documents patrimoniaux sur la musique qui a débuté il y a trois ans. De même le programme de l’exposition et du colloque international organisé à la rentrée 2020 ont un thème commun “Transmettre la musique », même si l’approche est différente.
  • A partir de listes thématiques de documents fournies par les bibliothécaires, il faut créer un corpus documentaire pour l’exposition avec l’aide éventuelle de conseillers scientifiques. Il s’agit de classer des documents en fonction de critères de rareté, d’exemplarité ou simplement esthétiques (présence d’illustration) puis de les répartir en sous-thèmes.
  • Le commissaire sélectionne les documents qui seront finalement exposés en les positionnant sur des gabarits de vitrines avec l’aide précieuse de l’installateur-monteur d’œuvres d’art. A la bibliothèque Sainte-Geneviève comme dans de nombreux établissements ayant acquis un nombre limité de vitrines, la taille des documents est un critère de sélection important car les meubles ne sont pas créés sur mesure pour chaque exposition : par exemple pour la vitrine sur la notation du « Plain-chant », nous avions prévu au départ d’exposer un document sur les neumes, qui sont un système de notation du chant médiéval. Mais le placard choisi prenait tout l’espace de la vitrine. On réoriente alors le thème de la vitrine en l’ouvrant sur d’autres systèmes médiévaux de notation. Problème : les manuscrits liturgiques sont souvent de grandes dimensions; il faut donc en trouver de taille réduite qui soient suffisamment représentatifs pour intégrer la notation carrée et la notation aquitaine. Au finale, un défait de reliure en notation aquitaine qui devait être exposé ouvert l’est fermé pour faire plus de place au document placé au dessus de lui (un fragment d’antiphonaire en notation bretonne du 9ème siècle, qui a été contrecollées au 12ème siècle dans les gardes d’un recueil liturgique) et présenté de biais pour qu’il puisse être éclairé.

2.1.3 La suite du projet d’exposition requiert une étroite collaboration entre le commissaire, le chargé de production et un scénographe pour mettre en scène des documents. A la bibliothèque Sainte-Geneviève, nous avions un double objectif : agrandir l’espace d’exposition en passant de 13 à 23 vitrines et renouveler le dispositif scénographique. L’exposition se déroule dans trois espaces et développe donc trois approches complémentaires :

  • Dans le hall, on s’intéresse aux modes de transmission musicaux dans des lieux (l’église, les lieux publics, la maison, l’école). Notre dispositif scénographique repose sur des claustras en bois disposés derrière les vitrines et sur lesquelles on peut accrocher un dispositif de médiation, des textes et images qui portent un  métadiscours entrant en dialogue avec les documents exposés.
  • Sur le palier de l’escalier d’honneur, on s’intéresse à l’apport de la musicologie dans la transmission.
  • A la Bibliothèque nordique, on a illustré les modes de transmission musicale par des documents en provenance des pays scandinaves
  • En complément, nous avons deux vitrines près de l’entrée de la salle Labrouste consacrées aux trésors du mois permettant d’explorer des sous-thèmes comme la main guidonienne ou la facture d’orgue, manuscrits musicaux au pochoir.

Après validation du projet par la direction, on met alors en place des outils de médiation : dans notre cas, ils ont été réalisés en télétravail pendant le 1er confinement : une équipe de 8 bibliothécaires a rédigé le livret d’exposition; nous avons aussi construit une site web qui présente les documents numérisés de l’exposition.

Enfin le montage de l’exposition fait intervenir une autre profession importante, le technicien d’art. On établit un programme de restauration des documents à l’atelier pour rendre les documents présentables. Le technicien d’art intervient également lors de la dernière étape du projet qui consiste à installer l’exposition. Cela peut être très rapide si le projet à bien été mené mais il y a toujours des ajustements à faire.

2.2 Exposer des documents anciens, un travail d’équipe entre conservation et valorisation

La collaboration avec les professionnels de l’atelier de restauration est essentielle lorsqu’on souhaite exposer des documents anciens. Elle doit débuter dès la mise en place du projet car la connaissance de l’état des documents et les possibilités de restauration et d’exposition en vitrines conditionnent en partie le programme global.

2.2.1 Le technicien d’art est un fonctionnaire du ministère de la culture dont le corps est régi par le décret n° 2012-230 du 16 février 2012 modifié portant statut particulier du corps des techniciens d’art :

Les techniciens d’art participent à la conservation, à l’enrichissement et à la mise en valeur du patrimoine mobilier, monumental et ornemental ainsi que des collections des musées par la mise en œuvre de techniques spécifiques dont ils assurent la transmission […]. Ils peuvent assurer la restauration et la préservation des documents, mobiliers et pièces des collections nationales, être chargés […] de concevoir et réaliser les éléments de présentation et de scénographie des expositions et la mise en valeur des œuvres d’art et objets de collection.”

Ce statut recouvre en réalité deux métiers :

  • Le restaurateur de livres anciens qui réalise manuellement des opérations de valorisation, de protection et de réparation de différents types d’ouvrages en papier, imprimés ou manuscrits (livres de bibliophilie, registres, cartes…) selon leurs particularités (époque, matériaux).
  • L’installateur-monteur d’œuvres d’art qui contribue à la mise en valeur des œuvres (livres, estampes, etc.) présentées au public dans les expositions temporaires.  Il procède à la manipulation, à l’installation et au montage des œuvres dans le respect des règles de conservation préventive.

2.2.2 Collaboration avec le restaurateur de livres anciens

Les interventions programmées dans le cadre d’une exposition diffère du travail habituel de l’atelier de restauration. Il faut bien prendre en compte cette dimension lors de la planification des actions.

  • En effet, l’apparition d’un calendrier définissant des impératifs de temps implique un fonctionnement inhabituel de l’atelier : le travail n’est plus seulement organisé par la nature des œuvres et des interventions mais doit s’intégrer au mieux dans la programmation de l’exposition.
  • Le restaurateur de documents anciens doit alors collaborer avec des professionnels externes à l’atelier (chargé de production, commissaire d’exposition, service de valorisation, scénographe, encadreur, etc.). Il peut être amené à travailler sur des documents inattendus ou des fonds habituellement peu traités comme des estampes par exemple.

Autre problème important, l’intervention sur les œuvres dans le cadre d’un projet d’exposition est prise en tenaille entre deux perspectives parfois contradictoires, conserver et valoriser le document.

  • En effet, il s’agit de restaurer ponctuellement le document ancien à des fins d’exposition. Que cela concerne une estampe, un livre ou un journal, une seule page sera montrée. La restauration ne concerne donc que cette partie visible par le spectateur. Cependant, suivant l’état et la préciosité du document, une restauration plus complète peut être programmée.
  • La demande de rendu esthétique, de « fini », peut amener le restaurateur à considérer différemment les moyens employés. Cela peut faire surgir un dilemme exprimé par l’opposition entre restauration conservative et reconstitutive ainsi qu’une divergence entre commissaire et restaurateur. Par exemple, un placard du 17ème siècle plié en quatre sera défroissé tout en conservant les plis initiaux, pourtant peu esthétique, car le document sera replié après l’exposition.
  • Dans tous les cas, la restauration doit être réversible et visible : le comblage d’une lacune de papier sur une estampe vise à combler un manque sans masquer qu’il s’agit d’une intervention ultérieure à l’impression du document.

2.2.3 Collaboration avec l’installateur-monteur d’œuvres

Le travail du commissaire avec l’installateur ne peut s’affranchir de ces impératifs : la configuration de présentation doit permettre la bonne conservation du document pendant les deux ou trois mois de la durée de l’exposition.

  • Les conditions thermo-hygrométriques et d’intensité lumineuse sont adaptées à la sensibilité de certains matériaux : parchemin et enluminures, encres manuscrites, photographie argentique, dessins ou reliures précieuses…
  • Parfois un changement de page, voire de document est préconisé en cours d’exposition, parfois la réalisation d’un fac-similé.
  • Les matériaux et outils du montage viennent remplacer provisoirement ceux du restaurateur. En plus des ciseaux, plioirs, compas, cutter, équerres que nécessite la fabrication de dispositifs spécifiques, on utilise des lutrins et des supports de plexiglass, d’étroits liens de Mylar et du collant double face, des petites pinces polyester, des aimants…
  • les dispositifs de présentation doivent rester aussi discrets que possible. Ils sont réalisés dans des matériaux tels que plexiglass, Mylar, carton teinté.. Certains supports doivent être fabriqués sur mesure et parfois en cours d’installation.

Ainsi, du choix des œuvres à la mise en place en vitrine suivant les normes de conservation des matériaux libraires, la participation des techniciens d’art à l’organisation d’une exposition de documents patrimoniaux apparaît alors essentielle.

2.3 De l’exposition physique à l’exposition virtuelle

En 2020, suite à la crise sanitaire imposant la fermeture des musées, la création d’une exposition virtuelle est devenue, derrière la production d’un catalogue d’exposition, un moyen privilégié d’assurer une certaine pérennité au travail de recherche accompli. Pour notre exposition Notes de papier(s) à la bibliothèque Sainte-Geneviève, nous avons réalisé un site web visible à l’adresse suivante https://musique.bsg.univ-paris3.fr/

Un tel site n’aura pu être créé sans la réalisation préalable de trois actions  :

  • le développement depuis 2018 d’un programme de numérisation de documents anciens sur la musique;
  • la rédaction en 2020 d’un catalogue d’exposition sous la forme d’un livret qui a servi de base aux notices des documents présentés sur le site;
  • la perspective de création en 2021 d’une bibliothèque numérique sous Omeka-S présentant l’ensemble des collections numérisées de l’établissement.

2.3.1 Des documents numérisés issus d’un programme de numérisation de documents anciens sur la musique

L’exposition virtuelle présente la version numérique des documents exposés en vitrines : ils ont été numérisés en 2019 dans le cadre d’un programme initié en 2017, co-financé par la BnF et conduit par la cheffe de projet Numérisation de la Bibliothèque Sainte-Geneviève. Pour le Fonds Général, en tant que responsable des collections en arts, j’ai constitué un corpus de documents à numériser entre décembre 2017 et janvier 2018, avec l’aide d’une équipe de 9 personnes (magasiniers du Fonds général, bibliothécaires, assistants de la Conservation, chefs de Départements et chef de projet numérisation) pour réaliser l’exploration des collections (70000 ouvrages sur la musique) puis la sélection matérielle des documents.

J’ai décris ce projet dans mon article « La numérisation de monographies anciennes sur la musique ». Il existe une filiation partielle entre les choix documentaires opérés pour la numérisation des documents et ceux choisis pour l’exposition, la première opération ayant permis le repérage de documents remarquables notamment liés à la pédagogie musicale.

2.3.2 Des textes adaptés à partir du livret d’exposition 

Les textes de l’exposition virtuelle sont pour la plupart issus du livret d’exposition, composé de plus d’une centaine de notices d’œuvres commentées : un groupe de travail, composé de 9 bibliothécaires et conservateurs, a rédigé les textes pendant le confinement, relus par le Conseil scientifique et les commissaires.

J’ai ensuite adapté les notices au site web en les raccourcissant et en créant de nouvelles notices pour des documents intéressants mais néanmoins écartés de l’exposition physique.

2.3.3 Un logiciel choisi pour la future bibliothèque numérique de l’établissement

Les documents numérisés par la bibliothèque Sainte-Geneviève étant actuellement mis en ligne sur Internet Archives, le projet de création d’une bibliothèque numérique autonome sous Omeka-S devrait voir le jour dans les deux ans qui viennent. L’exposition virtuelle Notes de papier(s) a ainsi pu servir de test aux fonctionnalités du logiciel Omeka-S, plateforme libre de gestion de contenus numérisés dont je décris le fonctionnement dans cet article « Une bibliothèque numérique autonome avec Omeka-S ».

Toutefois les principes de fonctionnement d’une exposition virtuelle sont bien différents de ceux d’une bibliothèque numérique, tels que je les expose dans ma fiche Méthodoc « Construire une bibliothèque numérique ». L’un des principaux intérêt d’Omeka-S réside dans la possibilité de créer des sites « filles » thématiques à partir du site « mère » contenant l’ensemble des documents numérisés par l’institution ou la bibliothèque.

2.3.4 Un site web dédié à l’exposition

Omeka-S possède une autre qualité, qui s’est avérée bien pratique au vu des circonstances qui ont présidées à la création du site web de l’exposition : il s’agit d’un logiciel conçu avec les principes du web des données (format natif JSON-LD, URI, description des ressources à l’aide de vocabulaires RDF) et interopérable avec d’autres systèmes par le biais du protocole IIIF (International Image Interoperability Framework) que je décris dans cette fiche Mémodoc « IIIF pour les bibliothèques numériques ».

Or, sans accès aux images natives et données bibliographiques, nos serveurs internes étant inaccessibles à distance pendant le confinement, la cheffe de projet Numérisation a pu réaliser le site web de l’exposition uniquement par interopérabilité, en moissonnant les métadonnées et les manifests IIIF des documents de notre bibliothèque numérique sur Internet Archive et de ceux issus d’une vingtaine d’autres bibliothèques numériques dans le monde. Aucune des images des 160 documents visibles n’est stockée sur le site de l’exposition. Ce parti pris
n’a pas été sans conséquences techniques : il a fallu construire chaque page en analysant par exemple les fichiers Json des documents moissonnés pour récupérer l’image numérique correspondant au document exposé.

Nous avons adapté le thème Center Row de la version 1.4 d’Omeka-S pour offrir un parcours guidé se rapprochant le plus possible de l’exposition physique : segmentation du site en fonction des vitrines de l’exposition, remplacement du menu du thème par une navigation par boutons, suppression des certaines fonctionnalités de base d’Omeka-S, etc.

2.3.5 Quelle intégration de l’exposition virtuelle au parcours de l’exposition physique ?

En réalisant le site web décrit précédemment, nous avions un objectif : offrir une version numérique enrichie de l’exposition. Pour cela nous avons choisi :

  • d’intégrer des documents qui n’étaient pas physiquement dans l’exposition soit parce que leur taille ne le permettait pas (livrets de fêtes, antiphonaires, planches d’instruments qui sont de très grands formats,  jusqu’à 1m20 in plano), soit parce qu’on avait trop de documents à exposer sur un thème;
  • de supprimer du corpus numérique des documents qui n’étaient pas numérisés et consultables dans une liseuse comme celle utilisée pour les Chansonnettes mesurées de Jan-Antoine de Baif mises en musique a quatre parties par Jacques Mauduit. Cependant, certains documents importants disparaissaient de l’exposition virtuelle : nous avons alors introduit quelques renvois vers des ressources externes qui n’étaient pas moissonnées par le protocole IIIF, comme cela est le cas pour des manuscrits médiévaux enluminés comme le Collectaire à l’usage du prieuré Saint-Lô de Rouen ou des extraits musicaux illustrant la musique romantique scandinave, une thématique bien représentée dans la partie de l’exposition située dans la Bibliothèque nordique.

Malgré l’abandon des bornes tactiles dans la scénographie pour respecter les gestes barrières anti-covid, nous avons réussi à lier le site web à l’exposition par le biais du livret d’accompagnement. Le lien est matérialisé dans le livret par des pictogrammes représentant un casque audio ou un document numérisé renvoyant à des QRcode qui, lorsqu’ils sont scannés par le smartphone du visiteur, lui permettent d’écouter la musique ou de feuilleter la version numérique des partitions exposées.

Pour de futures expositions, la bibliothèque Sainte-Geneviève aura à faire un choix entre deux principes concurrents :

  • soit proposer un dispositif multimédia plus intégré au parcours de l’exposition à partir par exemple d’une mosaïque d’image telle qu’elle est proposé sur le site Ontologie du christianisme médiéval en images de l’INHA, en installant près des vitrines des bornes multimédias sous forme de tablettes tactiles sur pied;
  • soit développer une exposition virtuelle autonome, liée à l’exposition physique par le choix d’un sujet commun, mais fondée sur les parcours thématiques développés pour la future bibliothèque numérique de l’établissement.

 

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