Bibliothèques, nouveaux métiers, nouvelles compétences

Le soixantième congrès de l’Association des Bibliothécaires de France a eu lieu en juin à Paris. Il avait pour thème « nouveaux métiers, nouvelles compétences ». Cette problématique a été explorée dans le cadre de 26 ateliers, le thème principale de chaque séance étant signalée – bibliothèque oblige – par un code couleur : vert pour les nouveaux profils, bleu pour les frontières du métier, violet pour les compétences.

Voici un petit compte rendu pas du tout exhaustif (mais le pourrait-il, tant le programme était riche) qui porte sur des points particuliers : la campagne Eblida « Légalisez le droit de lecture numérique »; la campagne ABF contre la censure ; les ateliers Légothèque; et aussi des présentations : l’enquête 2014 sur les ressources numériques des bibliothèques publiques, le projet LILLIAD « Learning center Innovation », le projet Biblio Remix de la BM de Rennes, la méthodologie de projet pour une bibliothèque inclusive portée par les BM d’Antony.

1. Thèmes du congrès :

1.1.Nouveaux métiers, nouvelles compétences

Avec le développement de nouveaux services et de nouvelles missions, conjugué à la dématérialisation des supports, le métier de bibliothécaire évolue profondément. Jusqu’où se situe le champ d’action d’un bibliothécaire ? Faut-il faire évoluer le cœur de métier ou continuer à intégrer des profils professionnels externes (informaticien, médiateur) au risque de marginaliser les bibliothécaires chargés des tâches traditionnelles (catalogage, acquisition) ?

Au-delà des discours et des postures, le congrès a apporté une réponse bien réelle en donnant la parole une génération (Y) de jeunes bibliothécaires qui ne se posent pas la question en ces termes (certains d’entre eux se seraient entendus dire par les collègues plus expérimentés « Vous avez plus des têtes de geek que de bibliothécaire »). Pour cette nouvelle génération, l’hybridation des contenus vers le numérique est une évidence : le bibliothécaire est devenu un médiathécaire. La gestion des contenus numériques prend une importance considérable au sein des bibliothèques dont la taille requiert une forte spécialisation des postes : avec les SGB et les ERMS, le catalogueur devient un gestionnaire de métadonnées ; avec les ressources en ligne, le formateur devient un médiateur numérique.

Lors de la table-ronde « Atouts et faiblesses de notre métier » Xavier Galaup, migrant de l’informatique devenu médiateur numérique, résume bien la situation : « la pire idée que nous pourrions avoir serait d’imaginer des bibliothèques et des bibliothécaires déconnectés ». Il milite au contraire pour une immersion des bibliothécaires dans les eaux profondes du web : non pas comme simple spectateur mais bien comme acteur « en faisant partie des communautés agissantes du Web et en apportant notre pierre à la construction et aux partages des savoirs » (Cut-up partiel et partial d’un médiateur numérique d’aujourd’hui).

Ces nouvelles compétences font donc échos à une nouvelle manière de concevoir l’inclusion des publics par la participation des usagers et le développement de projets collaboratifs. Il s’agit de mettre en avant des compétences conjointes entre les bibliothécaires et les lecteurs pour mieux intégrer les préoccupations de ces derniers dans le fonctionnement de la bibliothèque. C’est là le point central de la problématique. Comme dans ce fabliau intitulé La Bourgeoise d’Orléans où « il y a un point de bascule au moment où la bourgeoise reconnaît son mari déguisé » (wiktionnaire!!), attention a ne pas passer à coté de la réalité de nos contemporains.  Si ce discours est audible en lecture publique, il est malheureusement plus difficile à entendre dans un environnement universitaire…

1.2 Campagne de l’Eblida « The Right to E-read”

Eblida est le Bureau européen des bibliothèques et des associations d’information et de documentation. Il a  été créé en 1992 aux Pays-Bas. C’est une plateforme européenne regroupant des bibliothèques, des associations et institutions du secteur de l’information, de la documentation et des archives. Son objectif est de défendre et de promouvoir les intérêts des associations membres auprès de la Commission, du Parlement, du Conseil des ministres.

Vincent Bonnet, directeur de l’Eblida, a tenu un discours très offensif en présence de la ministre de la culture. Eblida a lancé en avril une campagne de sensibilisation visant à promouvoir la place des bibliothèques dans le débat numérique européen. Cette campagne a pour objectif de mettre en avant les difficultés rencontrées par les bibliothèques avec l’environnement digital, qu’il s’agisse des conditions de vente des livres numériques ou de leur cadre légal. Selon Klaus Peter Böttger, président de l’Eblida, « Ce sont les éditeurs et les auteurs qui décident de mettre à disposition des collectivités un ouvrage (ou pas) ».

Le cadre juridique actuel empêche les bibliothèques de s’acquitter de la fourniture d’e-books dans des conditions correctes de consultation. La campagne vise à modifier la législation par le biais d’une directive. Elle se décline sous la forme d’affiches et de cartes postales comportant le slogan « Légalisez le droit de lecture numérique », ainsi que par une pétition en ligne. http://www.eblida.org/e-read/home-campaign/ qui a recueilli assez peu de signatures (13500)

1.3 Campagne « L’ABF contre la censure »

censureL’ABF exprime sa position sur les pressions exercées sur les bibliothèques publique.

Ce n’est pas la première fois que des mouvements extrémistes ou intégristes s’attaquent à la littérature de jeunesse dans les bibliothèques et tentent d’imposer leurs points de vue. Leurs méthodes sont connues : pressions exercées sur les élus ; envoi massif de courriers, spams de boites mail, boycott de manifestations, descentes dans les bibliothèques. Outre l’affirmation du rejet de la censure dans plusieurs communiqués de presse, l’ABF a distribué à tous les participants du congrès un badge « L’ABF contre la censure » dessiné par Claude Ponti.

1.4 La commission Légothèque

La  groupe Légothèque « bibliothèques, construction de soi et lutte contre les stéréotypes » est une commission de l’ABF réfléchissant aux problématiques bibliothéconomiques posées par la lutte contre les stéréotypes de genre et l’homophobie, la construction de l’identité, la promotion de l’égalité femmes-hommes, le dialogue interculturel. Le groupe  partage des références, des actualités, des liens, des comptes rendus d’ouvrages ou de vidéos.

Lors du congrès, plusieurs ateliers étaient consacrés à ces problématiques, tel celui sur les compétences conjointes : Laurence Hazemann, directrice de la médiathèque Arthur Rimbaud d’Anthony a pu développer sa méthodologie de construction d’une médiation participative dans un contexte multiculturel (cf. le compte rendu de sa présentation au point 2.4 en fin de cet article). Amandine Berton-Schmitt, du Centre francilien de ressources pour l’égalité femmes-hommes, a exposé les ressources mises à la disposition des bibliothèques par son association. A noter, l’égalithèque, une base de données qui recense et fournit des informations sur les outils de promotion d’une culture de l’égalité : guides, formations, expositions, ouvrages, affiches, vidéos, spectacles vivants, diaporama, quiz, etc. Enfin Camille Hubert, conservatrice des bibliothèques stagiaire, nous a permis d’explorer le centre de documentation et des archives Lesbienne-Gay-Bi-Transsexuel-le hébergé par la plus importante bibliothèque municipale européenne, l’Openbare Bibliotheek d’Amsterdam (IHLIA).

Légothèque avait également organisé des ateliers participatifs conçus comme des temps de discussion ouverte. Ils ont été très appréciés car positionnés hors du format habituel des séances de présentation powerpoint. Les échanges ont portés sur l’éducation interculturelle (comment tisser des ponts entre des cultures éloignées), sur les problématiques d’identité sexuelle, sur les méthodes de participations inclusives.

L’une d’entre elles est la méthode de la « bibliothèque vivante » exposé au cours de l’atelier par Gérald Loye. Il s’agit d’un concept importé du Danemark  permettant de lutter contre la violence par la découverte de l’altérité »:

  • Une personne accepte de prendre part à l’événement en tant que Livre.
  • Il sera possible de réserver un Livre la journée de l’événement pour un créneau horaire en particulier
  • Les Livres sont « empruntés » par un Lecteur pour une session de 20 minutes, au cours de laquelle ils auront une conversation en tête-à-tête.

Un point important : ces ateliers participatifs ont débuté par une exposition de posters scientifiques qui explicitent la notion de genre tout en la démystifiant. Cette exposition sera téléchargeable prochainement sur le site de Légothèque. L’idée serait que plusieurs bibliothèques puissent monter l’exposition en mars de manière à créer un événement médiatique.

2. Compte rendu d’ateliers

2.1.Présentation de l’enquête 2014 sur les ressources numériques des bibliothèques publiques.

Vodaclic, le Réseau Carel, le Service du livre et de la lecture du Ministère de la culture ont réalisé d’octobre à décembre 2013 une enquête sur les ressources numériques des bibliothèques publiques. La synthèse de 38 pages est téléchargeable sur le site du ministère de la culture et de la communication.

2.1.1 Méthodologie :

Champ d’étude :

  • les établissements desservant une population de 10 000 habitants ou plus (939 BM) ;
  • les bibliothèques départementales de prêt ;
  • 361 bibliothèques desservant des communes de moins de 10 000 habitants ayant déclaré une dépense pour l’acquisition de collections électroniques.

Réponses des participants :

  • 565 réponses de Bibliothèques municipales (BM), soit un taux de participation de 43% ;
  • 69 réponses de Bibliothèques départementales de prêts (BDP).

Type de documents :

  • La notion de ressources numériques est complexe à définir.
  • Elle est restreinte dans le cadre de l’enquête aux contenus électroniques, disponibles sur tablettes, liseuses ou en ligne, accessibles sur place et à distance.

2.1.2 Résultats :

23 % des BM et 54 %des BDP proposent des contenus numériques

Budget :

  • Le budget moyen est respectivement de 15800€ et 24000€.
  • 30 % des BM et 25 % des BDP affectent plus de 10 % de leur budget documentaire à l’acquisition de ressources numériques.
  • Pour les BM des villes de plus de 70000 habitants, l’administration des ressources numériques est toujours affectée à un bibliothécaire spécialisé.

Typologie documentaire :

Les BM proposent à :

  • 60 %une ressource d’autoformation ;
  • 51 % une ressource de presse ;
  • 48 % des livres numériques ;
  • 40 % des ressources audiovisuelles en ligne.

En revanche 67 % des BDP ayant des ressources numériques proposent des ebooks devant tous les autres types de ressources.

Signalement et/ou médiation :

  • Le signalement de ces ressources est difficile en raison de leur hétérogénéité : un quart des bibliothèques indique un signalement par notices de catalogue.
  • Une stratégie de communication via des blogs dédiés permet de pallier les lacunes du signalement.
  • La valorisation passe par des ateliers proposés au public, par l’accompagnement individuel, par la mise en ligne d’informations pratiques et de tutoriels sur le site web de la bibliothèque.

Les usages :

  • Ils portent principalement sur la presse en ligne, l’autoformation (code de la Route, apprentissage des langues), la vidéo, le livre numérique.
  • Le prêt de jeux vidéo est en très forte croissance dans les bibliothèques où il est proposé.
  • Pour les BDP, la centralisation de l’accès via un portail est importante : la BDP acquiert les ressources, les BM relais forment les usagers.

En conclusion :

  • Les bibliothécaires sont proactifs sur le développement du numérique, à condition que la hiérarchie favorise le développement de la formation interne et la modernisation des équipements (et un moindre bridage des PC).
  • Les efforts doivent porter sur la mutualisation des moyens : portails communautaires, groupements d’acquisition des ressources, développement d’une veille partagée.

2.2.Présentation du projet LILLIAD « Learning center Innovation »

LLIADEn 2016, la BU de l’Université Lille 1 devient LILLIAD, un Learning centre ouvert sur le monde de l’entreprise et dédié à l’innovation. Il sera ouvert à l’enseignement secondaire et au grand public. Le projet a vu le jour grâce à la participation de groupes de créativité réunissant chercheurs, étudiants, enseignants, personnel de la bibliothèque et entreprises partenaires de Lille 1… L’animation des réunions a été confiée à des experts en « Naming » et en « Ecoute Créative ».

Le bâtiment comprend :

  • Un espace événementiel (salles de conférence, d’exposition, cafétéria) faisant l’objet d’une programmation en relation avec les pôles de compétitivité.
  • Une salle multimédia polyvalente pour l’enseignement et les travaux de groupes.
  • Une Bibliothèque comprenant, en plus des salles dédiées aux collections, un café, 50 salles de travail en groupe avec écrans numériques.

2.3.Présentation du projet Biblio Remix de la BM de Rennes

biblioremixLa méthode BiblioRemix, c’est un moment « de co-création et de bouillonnement d’idées, ou des bibliothécaires et des non-bibliothécaires (artistes, bidouilleurs, lecteurs…) se rassemblent pour imaginer la bibliothèque de demain et les nouveaux services qu’elle pourrait proposer ».

Le format tient en une journée de participation pour faire émerger des projets. 

2.3.1 Méthodologie Biblio Remix

Objectif de l’évènement :

  • Biblioremix vise à intégrer les bibliothèques dans une démarche de démocratie participative.
  • Il s’agit de créer une réflexion commune entre les habitants d’un territoire, les usagers d’un équipement et les professionnels des bibliothèques en vue de créer de nouveaux services.
  • Le dispositif est librement copiable, remixable et adaptable par toute bibliothèque.
  • Une quinzaine de projets ont déjà été réalisés suivant ce process.

Méthode :

  • Le projet comprend :
    o   une phase de brainstorming,
    o   une phase de travail en équipe pour construire et modéliser certaines des idées.

2.3.2 La licence Move Commons :

L’initiative Biblio Remix est défini par Move Commons, une licence permettant aux institutions, aux initiatives collectives et aux ONG d’afficher les principes auxquelles elles souscrivent et de promouvoir les activités “grassroots” (mises en réseau), comme alternatives aux hiérarchies bureaucratiques pyramidales. Les termes de la licence sont les suivants :

À but non lucratif

  • Le collectif ne recherche pas de profit économique.
  • Tous les fonds supplémentaires de l’initiative sont utilisés pour l’aider à poursuivre sa mission et ne sont pas distribués à des propriétaires ou des actionnaires.

Reproductible

  • L’initiative est facilement visible pour tous, fournissant les documents nécessaires.
  • L’initiative est transparente sur ses procédures et ses résultats.
  • L’initiative autorise les autres à copier et adapter ses procédures et documents, probablement en utilisant une licence Creative Commons pour ceux-ci.

Soutenant les biens communs

  • L’espace socio-culturel : la langue, la musique, les rues, la science.

Organisation horizontale

  • L’initiative suit des procédures collectives de prise de décision pour aborder la plupart des problèmes.
  • La structure hiérarchique est minimale ou inexistante. C’est-à-dire que les discussions « locales » et horizontales entre membres ont un poids majoritaire comparées aux instructions verticales du bureau.

2.3.3 Exemple de réalisation : La borne enrichissante de l’EESAB (École Européenne Supérieure d’Art de Bretagne)

Phase de brainstorming :

  • Est-ce un matériel dédié ou une fonction à ajouter aux bornes existantes ?
  • Est-ce une borne de retour ?
  • A t-on besoin de s’identifier pour accéder au service ?
  • Peut-on modifier les informations si l’on trouve une erreur ?
  • L’évaluation (étoiles pour noter la popularité) est-elle un critère pertinent ?

Phase de réalisation :

  • La borne est une tablette permettant de rechercher des informations sur un document (livre, CD, DVD…) reconnu par RFID ou code barre.
  • Les informations délivrées en sortie.
    • informations de la notice,
    •  documents similaires ou sur le même thème, se trouvant dans les bibliothèques proches,
    • documents récemment empruntés par les lecteurs ayant scanné le même document,
    • évaluation et avis des lecteurs et des professionnels,
    • rubrique contribution : possibilité de laisser un avis,
    • actualités de l’auteur/du sujet.

2.4.Présentation de la méthodologie de projet pour une bibliothèque inclusive par Laurence Hazemann, médiathèque Rimbaud (Antony)

affiche-vivre-ici_ok-1La médiathèque Arthur Rimbaud est implantée dans un quartier multiculturel bénéficiant d’une politique de la ville dite « de veille active » : il s’agit d’une ancienne zone urbaine sensible en voie de réhabilitation. Situé face au RER des Baconnets, cet équipement neuf, équipé en Wifi, dispose d’une offre culturelle diversifiée. La bibliothèque a mis en place une procédure de médiation participative pour élaborer une partie de ses actions culturelles.

Méthodologie :

Cette nouvelle méthodologie vise à favoriser l’accès de tous aux programmations culturelles.

  1. La programmation culturelle se fonde sur les propositions émanent de la bibliothèque centrale et de la Direction des affaires culturelles de la ville.
  2. Dans un premier temps : les bibliothécaires repèrent les actions susceptibles d’intéresser leurs communautés de lecteurs.
  3. Ils prennent ensuite contact avec les associations du quartier en se rendant sur les lieux où elles opèrent.
  4. L’association relais donne son avis et fait des propositions.
  5. La bibliothèque organise également des réunions avec les habitants pour voir si les thèmes proposés peuvent convenir.
  6. Des ateliers sont alors mis en place.
  7. Les ateliers débouchent sur une manifestation culturelle.

Acteurs :

Le cycle « Vivre ensemble » est en partie animé par :

  • « GYGO arthérapie », une association d’insertion qui gère une bibliothèque de rue et des jardins partagés ;
  • Afrique Conseil, une association qui retisse du lien social par des actions préventives et curatives (activités périscolaires ; conseil juridique) ;
  • un groupe de femmes relais qui participent à la vie sociale du quartier.

Actions :

  • Un atelier Slam débouche sur une scène ouverte lors du Printemps des poètes. La plaquette de la manifestation est réalisée par les jeunes d’un autre groupe, l’Espace CO.
  • Un atelier sur la langue Peul alimente une plateforme socialisante et langagière à vissé professionnelle (le site propose des équivalences entre des termes en peul et en français).
  • Une programmation culturelle sur l’Espagne et les tziganes est l’occasion de mener des actions de sensibilisation sur le campement Rom près du quartier.

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1 réponse

  1. Bertrand dit :

    Bonjour,

    merci pour le contenu très riche de votre site.
    J’ajouterais cette page de l’école nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques (ENSSIB) sur laquelle figures des ressources intéressantes sur ce sujet : https://www.enssib.fr/services-et-ressources/questions-reponses/gestion-electronique-des-documents-ged-et-bibliotheques

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