Bibliotourisme à la New-York Public Library
Lors d’un voyage à New-York, j’ai pu visiter le bâtiment central de la New York Public Library. L’occasion de faire un peu de bibliotourisme… Quelques mots sur le réseau des 87 bibliothèques de la ville : la New York Public Library est issue de la fusion de l’Astor Library fondée en 1849, de la Lennox Library et de la New York Free Circulating Library. En 1901, l’institution a reçu 5,2 millions de dollars de la part d’Andrew Carnegie pour la construction de bibliothèques affiliées dans la ville de New-York. Ce don a notamment permis la construction en 1909 de la belle Harlem library, dont je n’ai vu que l’extérieur car elle était fermée…le dimanche !
La Bibliothèque principale occupe le Stephen A. Schwarwman Building, inauguré en 1911. Elle est contiguë du Bryant Park, un jardin à la française de forme rectangulaire, situé entre la 40e et la 42e rue, et entre la cinquième et la sixième avenue. Ce jardin a été surnommé le ‘petit Luxembourg’ à cause de ses chaises en fer forgé, de ses fontaines et de son carrousel (cliquez sur les photos pour les agrandir).
La bibliothèque est entourée de hauts immeubles, parmi lesquels l’American radiator building et la Bank of America yower. Depuis le jardin, on aperçoit la Chrysler tower. Le jour de ma visite, il y avait malheureusement au cœur du parc le « Winter village », village de Noêl avec patinoire et boutiques défigurant la beauté des lieux.
La bibliothèque centrale est inaugurée le 24 mai 1911. Ses dimensions gigantesques lui permettent de contenir à l’heure actuelle plus de 15 millions de livres ! Le hall est majestueux, mais peu fonctionnel : il n’y a pas d’accueil centralisé des visiteurs, celui-ci se faisant au niveau de chaque salle. Le lumière naturelle pénètre profondément dans les lieux par le biais de verrières qui laissent entrevoir les buildings alentour.
Le bâtiment est divisé en différentes sections : au sous-sol les collections pour la jeunesse, au rez-de-chaussée les salles pour les collections spéciales, au 1er étage, les magasins et bureaux ainsi qu’une galerie pour les expositions temporaires, au 2ème étage les salles communes de lecture. Au rez de chaussée, d’immenses et sombres couloirs mènent donc vers les salles contenant des fonds spécialisés ( l’Art, l’Architecture, la culture juive, la culture de l’Europe de l’Est et slave, l’Histoire locale et générale des Etats-Unis). On est un peu perdu : il n’y a pas de signalétique.
Au milieu du couloir de droite, j’ouvre une porte : c’est la salle de lecture de la « Map division », une des plus importantes collections cartographiques du monde (433333 cartes !). La bibliothécaire (lunettes dorées chaînées et coupe au carré) se tient près de l’entrée, à la fois attentive et détachée : elle reconnait le touriste au premier coup d’œil et nous laisse prendre des photos du plafond néoclassique de la salle, outrageusement doré.
Tous au fond du long couloir en L, nous pénétrons dans la salle consacrée à l’histoire américaine et à la généalogie. Contrairement aux autre sections, cette salle contient de nombreuses collections en libre accès, réparties sur les deux niveaux d’une magnifique mezzanine métallique. Il n’y a personne à l’accueil et nous pouvons flâner à loisir dans les rayonnages.
Dans le couloir de gauche, se trouvent deux belles salles : la section des périodiques contient des fresques dédiées aux principaux monuments de la ville : on y retrouve le Flatiron, immeuble de style » fer à repasser » ?:?
L’escalier central nous conduit au 1er étage à la Jill Kupin Rose Gallery, théâtre en ce mois de décembre d’une exposition sur Dickens, ainsi qu’aux bureaux de la Direction des bibliothèques. Enfin, le dernier étage est éblouissant : l’escalier débouche sur une magnifique rotonde, décorée de fresques didactiques illustrant les bienfaits de la lecture sur le développement de la civilisation. Le tympan de la porte conduisant à la salle des catalogues est orné d’une charmante scène bucolique : un enfant lisant près de sa mère sous un arbre.
Nous franchisons le seuil et pénétrons dans la Bill Blass Public Catalog Room. Le comptoir des renseignements est « à l’ancienne » : des lecteurs font la queue à un guichet pour demander la communications des ouvrages. Je remarque que les bibliothécaires chargés des renseignements ne stationnent pas derrière le comptoir : ils se tiennent debout au centre de la pièce, ou bien passent derrière les lecteurs consultant le catalogue sur la centaine d’ordinateurs disponibles.
En dépassant la salle du catalogue, on pénètre dans la grande salle de lecture de la New York Public Library : elle mesure 24 mètres de large sur 90 mètres de long. Des milliers d’ouvrages de références garnissent les nombreuses étagères et la salle est éclairée par de grandes fenêtres et de grands lustres accrochés au plafond, qui culmine a 16 mètres. La salle est meublée de tables en bois et de chaises confortables; elle est équipée d’ordinateurs avec une connexion internet. Elle est séparée en deux parties par une galerie en bois : d’un coté, le lecteur qui n’a pas demandé communication d’ouvrages peut aller s’installer directement à une table de travail libre ; de l’autre coté, le lecteur travaillant à partir des collections de la bibliothèque doit passer par un contrôle sécurité (fouille de sacs).
Il n’y a pas de prêt de documents possible, bien que cette fonction ait été des l’origine prévue par les statuts de la bibliothèque : le prêt a été transféré à la Bibliothèque Mi-Manhattan il y a plus de trois décennies. Il devrait être réintégré, tel que le prévoit le projet de rénovation en cours. En effet, selon le projet de l’architecte Norman Forster, l’espace occupé par les magasins au 2ème étage sera ouvert au public, permettant le libre accès aux collections. La fin des travaux est prévue pour 2018.